Et si dire non ne faisait pas de toi quelqu’un de difficile ?
Il y a des situations où tu sens que tu n’as pas envie. Pas envie de sortir. Pas envie de répondre. Pas envie de faire ce qu’on te propose. Et malgré tout, tu dis oui. Parce que tu veux éviter un malaise, un conflit, une impression négative. Parce que tu ne veux pas qu’on pense que tu exagères, que tu es compliquée, que tu prends trop de place.
Ce mécanisme-là, on le connaît presque toutes. Tu ajustes, tu changes, tu t’adaptes, même quand tu n’en as pas envie. Et tu t’effaces un peu, encore une fois. Pas parce que tu ne sais pas ce que tu veux, mais parce qu’on t’a appris que dire non risquait de froisser, de créer un vide, de te faire passer pour une personne ‘difficile’.
Ce qu’on appelle adaptation est souvent une manière de ne pas déranger. On a été valorisée pour notre capacité à faire des compromis, à rester cool, à comprendre l’autre. On a rarement été encouragée à dire ce qu’on ressentait vraiment si ça risquait de créer une tension. On a appris que poser une limite, c’était mettre mal à l’aise. Alors on garde ça pour nous. Et on se dit que c’est plus simple ainsi.
3 rappels pour t’aider à poser des limites :
1. Tu n’as pas à tout tolérer pour être acceptée.
Ce n’est pas ton rôle de rendre la relation fluide à tout prix. Tu n’as pas à t’oublier pour préserver un lien. Si la relation ne tient que parce que tu dis toujours oui, ce n’est pas une relation équilibrée. C’est un accord tacite où tu donnes, et où l’autre prend sans vraiment voir ce que ça te coûte.
Tu peux poser un non sans craindre d’être rejetée. Parce qu’un lien qui tient sur ton effacement n’est pas un lien dans lequel tu peux vraiment exister. Et à force d’accepter tout ce qu’on te propose, tu t’éloignes de ce que tu veux vraiment. Ce que tu laisses passer devient la norme.
2. Ce que tu ne dis pas finit par te coûter.
Ce n’est pas en gardant tout pour toi que tu vas créer des relations plus saines. C’est justement parce que tu ne dis rien qu’on croit que tu n’as pas de besoin particulier. Et c’est là que naît l’incompréhension. Ce n’est pas ton envie qui dérange, c’est le fait qu’elle n’ait jamais été exprimée.
Plus tu caches ce que tu ressens, plus tu t’éloignes de la possibilité d’être entendue. Et plus tu attends que l’autre comprenne sans que tu t’exprimes, plus tu risques de lui en vouloir. Ce n’est pas ton besoin qui abîme la relation, c’est le fait de l’avoir tu trop longtemps.
3. Tu peux dire non sans te justifier.
Ton ressenti suffit. Tu n’as pas besoin d’un agenda surchargé ou d’un drame personnel pour refuser quelque chose. Tu peux dire non simplement parce que tu n’en as pas envie. Parce que ce n’est pas le bon moment. Parce que tu veux autre chose. C’est suffisant.
Ton non n’est pas un reproche. Ce n’est pas un désamour. C’est une affirmation discrète de ce qui est juste pour toi. Et tu n’as pas besoin de t’excuser ou de donner mille raisons pour qu’on comprenne. Ton ressenti a du poids. Même quand tu ne l’expliques pas.
L’essentiel à retenir : tu n’es pas en train de devenir difficile. Tu es en train d’apprendre à ne plus t’effacer. Et c’est souvent dans ces microdécisions, ces refus discrets, que tu commences à exister pleinement dans tes relations.
Cette semaine, choisis une situation où tu aurais eu tendance à t’adapter. Et au lieu de dire ‘comme tu veux’, dis ce que tu veux vraiment. Même si c’est banal. Même si c’est juste un détail. Ce que tu choisis dans ces moments-là construit la place que tu prends.
Pour aller plus loin, je t’invite à écouter le dernier épisode de mon podcast. Si tu sens que tu donnes trop, même sans qu’on te le demande, si tu t’adaptes en silence, que tu dis oui par réflexe, il peut t’aider à comprendre ce mécanisme invisible qui finit par t’épuiser. L’épisode est disponible ici.
À très vite,
Et d’ici là, rappelle-toi : ce n’est pas dire ce que tu veux qui complique, c’est ne jamais le dire.
Laura